Samedi 31 octobre 2020

Après Pâques confinés, Halloween confinés.
Ce qui donne : déguisements, pas de tournée de l’immeuble pour avoir des bonbons (même si les voisins de l’immeuble d’à côté l’ont fait malgré tout, va comprendre Charles…), visio avec les copains. On a tenté de réunir les enfants costumés mais au final quand les petits copains de Kara ont montré le bout de leur nez sur la vidéo, Kara a fait sa timide et ça n’a pas eu l’effet escompté…
Du coup, j’ai caché les bonbons dans l’appartement et les filles les ont cherchés ! Ca leur a beaucoup plu.
Puis soirée devant les Noces funèbres de Tim Burton, pour rester dans l’ambiance.
Dans l’après-midi, j’étais allée chercher la carte sim de Thémis (celle qui s’est perdue à tout jamais dans les tréfonds de la poste ou du pipopipo de Sosh). Il y avait du monde dans la rue, un monde de pas confinement. Mais ça n’en est pas vraiment un… C’est une ambiance très spéciale.
Steven m’a demandé si les gens avaient leur masque… je n’ai même pas fait attention, j’ai eu l’impression que oui. Je n’ai pas non plus vu de policiers ou de contrôles de quoique ce soit. Mais j’imagine que je ne suis pas là au bon endroit au bon moment.
Mon père a fait son aller retour sur Balines ce matin très tôt et est passé au cimetière sur la tombe de mes grands-parents. C’était le bon week-end pour ça… J’étais rassurée de le savoir rentré.
Cette situation me rend totalement… mélancolique. Et encore, nous faisons partie des chanceux.
Ceux qui sont confinés avec d’autres êtres humains (parfois ça peut aussi être un problème). Ceux qui vont encore toucher leur salaire (même si le mien sera bien diminué, je reste la quantité négligeable qui fait que c’est vivable, je n’ose même pas imaginer si j’étais seule avec les filles). Ceux qui sont en bonne santé. Ceux qui n’ont pas été touchés par la maladie et qui croisent les doigts pour ne pas l’être.
J’ai un peu de mal à regarder les photos du monde d’avant, celui où l’on se baladait sans masque, où l’on sortait, on l’on se baladait avec ses amis, où on avait la chance de les voir et de prendre nos parents dans nos bras. Celui où l’on partait en vacances en location, visiter des nouvelles régions, celui où on faisait des restos avec des grandes tablées et où ça nous semblait tellement naturel, celui où Thémis allait faire des soirées pyjama sans qu’on l’en empêche… celui où on avait trouvé LA baby sitter australienne petite perle qui s’occupait de nos filles et les faisait progresser en anglais.
Quand je pense à tout ça et que ma gorge se serre, je m’oblige à penser à tout ce qu’on a découvert et obtenu grâce à cette situation totalement inattendue.
Du télétravail. Chose que j’avais à peine espérée à mon boulot. S’il avait été mis en place, je n’y aurais probablement pas eu droit car habitant pas si loin que ça, ou bien une fois par semaine ou une fois toutes les 2 semaines.
L’école à la maison, qui m’a permis de “tester” ce que ça pouvait être et même si ça n’avait rien à voir avec l’Instruction en Famille, qui est laissée intégralement à la charge des parents, même niveau contenu et organisation, c’était quelque chose que je voulais tester et que je savais que je n’aurais jamais l’occasion, en l’état. Je suis contente de l’avoir fait, d’avoir vu Kara progresser pendant quelques mois et d’avoir suivi le contenu de ses cours de si prêt.
Du temps en plus à passer avec les filles, même s’il n’est pas encore de grande qualité et que j’ai une belle marge de progression. Le fait de pouvoir aller chercher les filles, puis Kara cette année, à l’école, sans passer par la case Centre de Loisirs, sans lui faire des trop longues journées. C’est une chance qui ne se serait pas présentée. Après, cumulé au boulot, c’est plus compliqué. Mais là, je vais aussi avoir des jours “off” et donc sans contraintes particulières.
Avoir du temps pour moi, pour écouter des coachings, des méditations, des sommets de conférences, passer une certification Google… sans cette situation, je n’aurais jamais pu espérer ça.
Avoir la possibilité de faire une pause gym à l’heure que je veux.
Avoir un sentiment général de liberté, même s’il y a des contraintes horaires. C’est incomparable avec “avant”.
Eviter les transports en commun et le balai des grèves et des annulations de train.
Alors voilà, le prix à payer pour obtenir tout ça, c’est la désocialisation, c’est la distance avec les proches, c’est l’absence de distractions extérieures…
Le grosse différence pour moi aussi, sur ce confinement, viendra du fait que je vais sortir. Accompagner et chercher Kara, faire les courses. Là où je restais énormément confinée lors du 1er. Et si tous ceux qui ne sortaient pas, comme moi, sortent cette fois-ci… je me demande si le résultat sera vraiment bon, sur ce confinement…