J’ai dormi jusqu’à tard.

Ma chevelure ne ressemble plus à rien. Je ne suis plus brune. J’ai des cheveux blancs partout.

La liste des conséquences de la crise sanitaire s’agrandit… L’enseigne de meubles Alinéa dépose le bilan. Les entreprises qui étaient mal ne survivront pas.

Nous pensons à tout ce que nous avons perdu pour l’avenir… les indoors pour les filles, un week-end à Center Parcs. Tout ce qui nous semblait du quotidien et de l’avenir disparaît dans les possibles. La liste s’allonge de jours en jours sans visibilité sur la durée de la situation. Si un jour on peut remmener les enfants dans des indoors, Thémis n’aura plus l’âge.

Quand on repense aux vacances ou aux week-ends du passé, les choses semblent tellement loin et infaisables… on dirait un autre monde. Réapprendre à vivre, c’est réapprendre à aller à la plage sans que les enfants aillent voir les copains des groupes d’à côté…
C’est éviter les marchés, la foule, les lieux touristiques qui fonctionneront au ralenti quand ils refonctionneront.
C’est une vie avec des béquilles.

Nous avons passé commande à la ferme aux cochons pour le week-end prochain. Sur le site, ils remercient leurs clients de les avoir soutenus pendant le confinement et expliquent qu’ils ont mis en place toutes les mesures nécessaires à la distanciation et à la sécurité sanitaire.

J’ai passé 2019 à me remettre de mon opération des cervicales.
2020 arrive et plus rien ne sera comme avant, avant longtemps, voire pour toujours.
Nous avions tout et nous n’avions conscience de rien.
Nous avions des privilèges qui nous semblaient des dus.
La situation peut toujours empirer. J’ai l’impression de ressentir ce que les gens d’un pays en guerre peuvent ressentir. “ça c’était avant, quand tout allait bien.” Désormais, c’est impossible.
Le moral est bas.
Je m’occupe l’esprit. 

Cet après-midi nous sommes allés fêter l’anniversaire de Kara chez mes parents. Elle était tellement contente, tellement surexcitée.
Mes parents aussi étaient contents. Ce quotidien d’il y a peu est devenu un bien précieux et rare. Voir les filles jouer de près. Pouvoir en profiter, entendre leurs réflexions.
Nous avons eu la chance que Thémis organise un grand spectacle comme elle sait si bien le faire.
Les 2 soeurs ont chanté, dansé, fait des tours de magie, du théâtre. C’était complet et de qualité. C’était adorable et touchant.
Elles ont vraiment toutes deux le sens du spectacle. C’est fascinant.
J’aimerais que Thémis cultive ce don qu’elle a.
Sans parler de Kara qui a le goût de la scène.

Thémis a également écrit une nouvelle, avec un petit style très agréable et cultivé. Je suis très fière d’elle.
Elle grandit, elle mûrit, elle change. 
La fin de la primaire aura été totalement perturbée. Elle s’est éloignée de ses problématiques de copines un peu toxiques qui la bouffaient puisqu’elles ne se voient plus. Et ça a laissé place à d’autres préoccupations comme la création artistique.
Si on doit trouver un point positif à cette année chaotique, ça sera celui-ci.

Je pense que les dégâts psychologiques ou non pas forcément dégâts, si on ne veut pas partir que sur du négatif mais les conséquences psychologiques de cette crise sanitaire seront importantes pour de nombreux enfants qui seront marqués sur cette période. Le virus est devenu le point central de nos vies, qu’il s’agisse de la santé directement ou des tellement nombreuses conséquences de celui-ci.
On mange virus, on parle virus, on dort virus. Confinement, déconfinement, distanciation, sanitaire, sont des termes employés à toutes les sauces. Crise économique aussi.
On pouvait se demander il y a quelques temps comment le monde allait tourner et changer. On avait anticipé de gros soucis d’environnement… mais ça… on ne l’avait pas vu venir, et c’est par là que l’humanité va se modifier. Légèrement ou pas.

Mon hypersensibilité est mise à mal dans ce genre de situation. J’essaye de rester forte devant les filles. Mais ce n’est pas évident.

Ce soir, j’ai lu les messages de Maddy à la famille et elle nous a fait découvrir une application pour apprendre du vocabulaire anglais. Nous devons lui répondre.

Vidage de cerveau. Ce soir, après un apéro devant She-Ra (qui m’a quand même fait pleurer), et après avoir dîné puis coucher les filles, nous avons regardé la Doom Patrol.