Jour 41

Dimanche 26 avril
Aujourd’hui, il a fait très beau. Ça ne change pas grand chose… on se demande quand on pourra retourner en Normandie, voir si la maison va bien, l’entretenir, la préparer de nouveau à notre absence longue durée si besoin…
Mon père a de nouveau des inquiétudes sur sa santé. Il a repris un rendez-vous visio pour faire le point avec son cardiologue.
Ce matin, j’ai pris du temps pour moi. J’ai fait une méditation au réveil. J’ai ouvert mon cahier de défi. J’avance sur mes conférences, je prends des notes.
Steven est sorti avec les 2 filles. Je me suis retrouvée avec un tout petit peu de temps pour moi, juste moi, c’était incroyable… je n’avais plus vécu ça depuis… depuis…
J’ai eu mes parents au téléphone pour avancer sur les cadeaux d’anniversaire de Kara que nous devions commandé au plus tôt pour s’assurer de les recevoir à temps…
J’ai également pelé les pommes de terre pour le midi, pendant que j’étais au téléphone.
J’ai lancé une lessive, passé l’aspirateur.
J’ai passé une bonne partie de l’après-midi sur les cadeaux de Kara, puis la fin de soirée, afin de pouvoir passer la commande qui j’espère arrivera avant le 14 mai.
Le soir, nous avons regardé le 2ème épisode de Doom Patrol.
J’ai également continué ma formation Google Webmarketing.
Tellement de questions se bousculent sur l’avenir, proche, lointain…
Le monde est entrain de se réinventer… à la fois j’ai tellement peur de reprendre une vie “normale” dans un contexte qui ne me semblera plus jamais normal et à la fois je suis fatiguée de cette situation où l’on voit tous nos projets de vie classique s’effondrer les uns après les autres, où tout est remis en question, à court terme, à moyen terme, à long terme. Il est difficile de ne pas demander à ce qu’on nous rende notre vie d’avant… alors qu’on sait très bien que ça n’arrivera pas.
J’avais peur de la théorie du grand effondrement qui arriverait très vite. Maintenant je me dis que ça n’est que le début et que tout ce qu’on a connu jusque là sera changé à jamais. Même si certains veulent reprendre une vie normale, il y aura un avant et un après et je pense qu’on ne se rend pas encore compte de tout ce qu’on a perdu.
Je fais également de nombreux rêves sur l’après…
Globalement, je suis fatiguée alors que je ne bouge pas. Mentalement fatiguée et tendue de toutes ces incertitudes et de toute cette tristesse.
Pour contrebalancer, je me dis que j’ai énormément de chance déjà parce que nous avons la santé pour le moment, pourvu que ça dure, et pourvu que mes parents tiennent tous deux. Et j’ai la chance de passer du temps avec les filles. Je m’en veux de ne pas être toujours calme avec elles. Mais nous passons plein de bons moments quand même à un rythme qu’on n’aurait jamais connu autrement et qui est plus confortable pour tout le monde, je pense, même pour le grand travailleur qui n’a plus à faire ses trajets.
Quelle va être cette reprise ? Quelles conditions ? Ca n’avait déjà pas bien de sens avant, ça en a encore moins maintenant…