Mardi 24 mars

Ce matin, petit rituel traditionnel… ne pas lever les filles, se préparer. Les filles finissent par se lever, je tente de les faire petit déjeuner… tout est long, beaucoup trop long. 10h30 pour le démarrage des activités. Moi j’ai déjà démarré mon télétravail. Ca sent la fin de parcours de toute façon, l’idée est d’avoir fini un certain nombre de choses avant que tout s’arrête.
Kara est dure aujourd’hui, elle a besoin de se dépenser et ne veut faire aucune activité. Je finis par réussir à en faire quelques unes avec elles.
Mais elle n’y met pas du sien.
Thémis est toujours assidue. Aucun commentaire sur le blog de sa classe en dehors des 4 premiers… on manque de retour des élèves.
Les plans de travail sont toujours très complets et Thémis peut travailler en autonomie.
Steven trouve même du temps pour lui faire la dictée.
Je ne démarre quasi plus de lessive. Par contre le lave-vaisselle tourne à plein régime.

Au boulot avec les collègues, on ne comprend pas la situation… j’ai une collègue que ma boss n’a pas contactée depuis le vendredi 13 mars… en fait, j’en ai même plusieurs.

A 14h, le verdict tombe, la boîte demande à ce qu’on soit quasi tous en chômage partiel. Cela nous coupe en pleins échanges d’évolutions sur le site. On programmait un e-mailing pour garder le contact avec nos clients, leur dire que tout était encore faisable sur notre site, etc. Je commence à recevoir de belles initiatives de la part de plein d’enseignes, Nature & Découvertes, Leroy Merlin, Oxybul… tous partagent des trucs et astuces, des podcasts, des activités pour le confinement. Nous… non. Tout va s’arrêter, se figer. Le mail de la direction est tout sauf clair. Arrêtez de bosser aujourd’hui (? il est 14h on fait quoi de notre journée commencée ?). Ils demandent si l’entreprise peut passer en chômage partiel. En parallèle ils se sont faits épingler pour avoir décidé de ne pas payer leurs fournisseurs… qui voudrait retravailler avec eux après ça ?
L’après-midi se passera à finaliser des tâches… je rends mon tablier vers 21h30 après un dernier mail à un fournisseur justement.
Demain commencera ma 1ère journée de chômage. J’ai posé 2 semaines de congés pendant les vacances scolaires. We’ll see…

Dans l’après-midi je mets les filles devant la gym pour enfants. Je fais bien. Le soir-même, Thémis me dit qu’elle est fatiguée grâce au sport qu’elle a fait. Il faudra renouveler.

Ma boss m’appelle pour me dire qu’elle se bat pour qu’on ait le statut de garde d’enfants pour y perdre le moins possible. Je lui réexplique qu’on n’y a plus droit… mais elle tente. Elle me dit aussi que quand on sera  au chômage technique, pas question de regarder ses mails et de faire du 10%. On s’occupe de nos proches. Point. Barre. J’aime sa philosophie. Elle finit par appeler ma collègue. Elle la voulait en travail partiel sur la semaine à venir. Même ça ne lui a pas été accordé.

A 20h, personne ne se rend à la fenêtre. Kara n’a pas fini de manger.

J’ai passé la journée à tenter, de loin, des livraisons de courses. Aucun créneau sur aucune enseigne n’est disponible.
Le soir, après un Mad Men, je regarde un peu le live. M’en éloigner me fait tout de même du bien.
J’ai aussi fini le 4ème et dernier tome du manga L’Orchestre des doigts. Très belle histoire sur les sourds du Japon.

Cette journée aura été étrange.