Jeudi 21 mai 2020
C’est l’Ascension. Jour férié. En Normandie. Une année qui pourrait être comme une autre. Mais non.
Nous profitons, je dors.
Ce matin, il fait encore très beau et chaud. Je prends le petit déj sur la terrasse, c’est tellement agréable.
Les filles profitent du jardin. Tout y passe. Balançoire, patouille, badminton, vélo, trottinette…
A midi, nous finissons un peu de restes de précédents repas. En milieu d’après-midi, expédition à la ferme des cochons pour aller chercher notre commande. De nouveau un moment comme un autre qui paraît à un monde d’avant. Nous arrivons sur le parking et revêtons nos masques, sauf Kara… Comme expliqué sur le site de la ferme, nous découvrons bien les marquages au sol pour la file d’attente. Du plexiglas a été installé au niveau des caisses. Il y a un circuit avec une entrée et une sortie différente pour éviter les croisements et tous les vendeurs sont masqués. Nous récupérons notre commande. L’efficacité est la même que d’habitude c’est à dire très faible. Covid or not Covid, ici ça ne change pas grand chose. Ils ont profité de ce jeudi de l’Ascension à grande fréquentation pour former un petit jeune à la caisse. Cela ralentit beaucoup.
Une fois cette course effectuée, nous sommes bienheureux de retrouver notre chez nous, loin du monde.
Nous finissons l’après-midi sur la terrasse. J’en profite pour avancer dans mes coachings et faire de belles méditations guidées qui me font progresser sur certains sujets. Celles-là, je les réécouterai. Je ne suis pas mécontente de mon investissement. C’était vraiment la bonne période pour me lancer.
J’apprends pas mal de choses… et notamment comment réussir à me suffire à moi-même, à m’aimer comme je suis et à ne pas passer mon temps à me dénigrer parce que je reçois des critiques, à me croire incapable des choses, et à répondre avec justesse aux étiquettes qu’on m’a collées tout au long de ma vie.
J’ai dans ce monde quelques personnes qui m’aiment de manière inconditionnelle. Mes parents d’abord, parce que chez nous c’est comme ça. On ne peut pas s’abandonner, on s’aime. Mes filles, qui m’aiment encore, à leur âge. Je ne peux prévoir ce que donnera l’avenir car il se trouve que chaque être est indépendant et différent et un individu unique. Moi j’ai appris de mes parents qu’on ne s’abandonnait pas et qu’on s’aimait pour toujours quoiqu’il arrive. Je transmets ce que je peux à mes filles mais je n’aurai pas de contrôle sur ce sujet et rien ne me dit qu’un jour je ne finirai pas seule quelque part. Et j’ai besoin de m’aimer car on est la personne avec qui on passe le plus de temps. Je ne dois pas attendre de remplir ma jauge d’amour via les autres, je ne peux pas me permettre de dépendre de l’amour des autres et d’un amour qu’on peut me retirer du jour au lendemain ou avec le temps, de manière lancinante.
Pour ma survie, il faut que je m’aime moi, et que je sache combler ce besoin d’amour.
Ce qui m’inquiète, c’est que je ne sache pas aime. Je sais que j’aime mes parents, c’est inaliénable et indéfectible. Je sais que j’aime mes filles et je le ressens depuis toujours. J’ai eu des sensations d’amour, j’ai cru par le passé être “amoureuse” mais cet amour qu’on donne à des gens qui ne sont ni les ascendants, ni les descendants, je n’arrive pas à le ressentir de manière inconditionnelle. Quand on est capable de me faire du mal en parallèle de me faire du bien, je ne peux pas moi aimer de manière inconditionnelle. Je n’y arrive pas.
C’est ce sur quoi je travaille en ce moment. C’est un peu complexe.
Ça et une vague piste de ce que peut être mon cerveau à ce jour… mais j’avais dit que je reviendrais sur tout ça sur mon ancien blog. J’ai menti. Enfin je me suis trompée. Je n’en ai pas pris le temps et je ne sais pas si je l’aurai alors je mets des bribes ici. Il faudra probablement que je mette un mot de passe sur ce blog car même déréférencé, il commence à être un peu trop intime pour être totalement visible sur l’Internet.
Il faudra aussi que je règle le certificat de sécurité… je sais.
A 19h, j’ai un call avec mes deux compères RPE au sujet du Conseil d’Ecole exceptionnel qui a eu lieu le jeudi 14 mai suite à la reprise de l’école. Je découvre un peu effarée que ce que je pensais être un système de 2 jours d’école alterné avec 2 jours de centre de loisirs n’était en fait logiquement que 2 jours d’école par semaine. Et oui, le Centre de Loisirs ne peut pas accueillir des enfants toute la journée de l’autre groupe classe alors qu’ils accueillent déjà les enfants du jour-même (le midi et le soir). C’est tellement évident que je ne comprends pas comment je n’y ai pas pensé… La mairie a prévu un dispositif qui permettra d’accueillir les enfants ailleurs, en sortie (genre en car) ou dans des structures sportives mais seulement jusqu’à 16h et quelque, les 2 autres jours sans école… Et accueil un mercredi sur deux. Autant dire situation très compliquée malgré tout, mais toujours mieux que pas de solution de garde du tout. On ne parle quasi plus de continuité pédagogique d’ailleurs. Tout ça ressemble à une vaste blague.
Le soir, après les infos, nous avons regardé Basile Détective Privé, un vieux Disney que les filles ne connaissaient pas et qui m’a rappelé plein de souvenirs car je prenais mon petit déjeuner en écoutant l’histoire en 33 tours et je connaissais le peu de chansons par coeur.