Jour 55

Dimanche 10 mai
C’est le dernier jour de notre tout premier confinement. Je table sur le fait qu’il y en ait d’autres un jour…
Mais c’est mon côté pessimiste.
Ce matin, grasse mat’ surtout pour Thémis qui se lève encore plus tard que moi.
Ma mère nous a préparé un repas pour midi et les filles ont bien mangé.
Cet après-midi, les filles ont répété un spectacle pendant que nous avons joué à Guild Wars 2 avec les garçons, dont Pascal qui a réinstallé le jeu après des années d’absence. C’était sympa de reprendre même si je n’éprouve toujours plus réellement le même plaisir à jouer à ce jeu… le fait de jouer ensemble faisait tout de même plaisir.
En fin d’après-midi j’ai discuté un peu avec Mollo et fait des tests avec sa webcam et son micro… car malgré le déconfinement, nous ne comptons pas revoir du monde avant… que les choses se soient nettement améliorées. Et nous n’avons toujours pas de visibilité sur le sujet.
Dans l’après-midi, j’ai reçu un texto de ma boss pour dire que notre reprise en télétravail le lendemain était annulée et que nous serions toutes au chômage partiel pour cette semaine, car le flagship ne rouvrait finalement pas.
Ascenseur émotionnel… je me suis de nouveau retrouvée dans la position de bobonne qui doit s’occuper de la maison sans y apporter de sous et qui doit tout gérer parce que LE travailleur est fatigué.
Je comprends la fatigue de quelqu’un qui travaille 5 jours par semaine (enfin 4 les 2 dernières semaines) mais je n’arrive pas à comprendre le plaisir qu’il y a à insister lourdement sur le fait qu’il n’y a qu’une personne qui travaille, durement.
En fait, les filles bossent. Elles ont l’école à la maison et ce n’est pas comme si elles ne faisaient juste “rien”.
Et moi… et bien, je fais tout le reste même si je ne fais pas la cuisine pour “chaque” repas.
Ma vie depuis 2 mois c’est :
- ménage (quasi tous les jours)
- vaisselle (plusieurs fois par jour)
- essuyer la vaisselle
- lessives
- école à la maison
- administratif qui continue à exister (et oui, car la vie a continué)
- commandes à distance de tout ce qui nous évite d’aller dans des magasins (gros des courses + primeur + livraisons des petits commerçants avec mes parents + cadeaux pour Pâques/Kara + parapharmacie + pharmacie + opticien, etc.)
- activités pour occuper les filles en dehors de l’école à la maison (pour qu’elles ne fassent pas que regarder un écran de pc branché sur un jeu vidéo)
Ma vie de confinée, ça aura aussi été beaucoup de, peut-on appeler ça bonheur, moments pour moi (volés ici ou là) :
- défi des 100 jours
- lectures de BD
- lectures de développement personnel
- conférences du Sommer des Ados (qui devraient pas mal me servir dans les mois et années à venir)
- coaching pour mieux m’aimer puisqu’on ne peut attendre de l’amour que de soi si on ne veut pas dépendre de celui des autres.
- formation Google Webmarketing
- méditations
J’ai donc digéré la nouvelle… comme je le pouvais. Avec ce côté dégoûtée de ne pas reprendre et de ne pas être de nouveau considérée comme une valeur dans la famille. Et le côté et bien très bien, quelques jours de plus sans avoir à f aire un taf qui n’apporte aucun sens à ma vie, et à pouvoir encore m’occuper de l’école des filles dans de bonnes conditions dédiées. Ce qu’il n’y aura plus après ma reprise. Parce que faut pas se leurrer.
Le soir, nous avons dîné. J’ai fait quelques exercices d’EFT dont un qui m’a fait pleurer (comme quoi ça marche un peu plus que ce que je ne croyais… mais le but était de m’apaiser… hum…). Puis nous avons regardé la Doom Patrol.
Fin du confinement.