Jour 28

Lundi 13 avril

Lundi de Pâques… grasse matinée. Comment ça comme tous les jours ?
Hier, il y a eu un gros orage, de la pluie, puis de nouveau du beau temps. Aujourd’hui, c’est grand soleil mais il fait plus frais.

Ce matin, j’ai continué un peu mon défi des 100 jours, j’ai écouté quelques vidéos, notamment en épluchant les pommes de terre, pour la purée du midi.

Après le repas, nous avons fait quelques parties de Uno, puis des parties de Yams Junior.
Ensuite, nous avons fait notre première visio avec Papy et Mamie via un outil simple, qui est un lien, sans installation de logiciel et qui gère les PC comme les mobiles. Cela a fait plaisir à tout le monde. Les filles ont bien discuté, puis nous.
Ensuite, nous avons enchaîné avec une visio avec les cousins, via Skype cette fois. L’année dernière nous les avons vus tout au long de l’année. Nous savions que cette année, ça n’allait pas être le cas car nos vacances n’étaient pas communes et il n’y avait pas de rencontres précises de prévues. Mais finalement, cette période rapproche un peu… avec l’inquiétude générale sur les situations des uns et des autres, on se donne plus de nouvelles, et on passe par la visio, comme pour se rapprocher.
C’était très sympa.

Le soir, nous avons assisté religieusement au discours du Président à la télé… et été assez surpris par l’annonce sur la réouverture des écoles le 11 mai prochain.
C’est une situation vraiment délicate et compliquée. D’un côté une économie à l’arrêt avec des milliers d’entreprises en haut danger pour l’après. Malgré les “aides” de l’Etat, qui ne pourront pas durer éternellement.
De l’autre, des craintes légitimes sur l’organisation des flux de gens après une potentielle reprise. Une reprise écrite en pointillée, progressive, avec des tests, des masques…
Personnellement, je ne vois pas d’après, sans un vaccin. Ou je vois un après avec un rebond de l’épidémie et donc toujours plus de morts. D’ailleurs, les gens continuent de mourir… et ça continuera longtemps.
Tout ça est une vaste course contre la montre. Et chacun a des raisons légitimes d’angoisser, pour son cas personnel, sa famille, que ça soit des craintes sanitaires, les premières, ou des craintes de chômage derrière. Car la vie après tout ça ne sera pas une vie d’après, même pas une guérison, mais juste une vie autrement. Une grosse casse monstrueuse sociale, avec des gens qui se retrouveront au chômage, des fermetures d’entreprises, une augmentation des situations précaires. Et donc certes, la santé prime. Mais l’arrêt économique aura des conséquences qui amèneront aussi des décès, par ricochet. Ou des situations extrêmement difficiles. La population devra forcément être mise à contribution financière à un moment donné. Bref, on a le choix entre lose ou lose. Y a pas de gagnants dans l’histoire, même si y a des gens qui sont toujours plus protégés que d’autres. La contamination peut toucher tout le monde. On verra, avec le temps, s’il y a eu des différences de contamination selon le niveau de vie, j’imagine qu’il y aura des études pour montrer que telle ou telle manière de vivre ou activités ou métier (à part les soignants pour lesquels c’est une évidence) a fait que telle partie de la population aura été plus touchée (les livreurs, déjà précaires bien souvent, les caissiers, ceux qui ont continué à trimer dehors pendant que les CSP++ télétravaillaient).
Pour l’argent… y a-t-il un moment où on finit par en récupérer là où il le faut… lors d’une telle crise.
Le pays était déjà au bord de l’implosion.

Voilà, aujourd’hui, je suis toujours optimiste sur un après “après”. Moins sur l’après proche et la manière de l’organiser. C’est le flou total. Mais peut-on se permettre de tenir plus ?

Pour les grandes boîtes bienveillantes, tournées vers l’avenir et les nouvelles technologies, le chemin est tout tracé. Elles s’apprêtent à passer le plus possible au télétravail et à pérenniser ce système une fois la crise “dépassée”.
Pour les autres… celles qui ne peuvent pas ou ne sauraient pas se le permettre car trop ancrées dans le passé… et bien, il faudra retrouver le chemin des bureaux, le confinement des transports en commun, et les risques qui en découlent.

Pour l’école… elle ne serait pas obligatoire… une école à 2 vitesses ? avec les parents qui peuvent se permettre de garder leurs enfants à domicile et les protéger ainsi du virus, et se protéger par la même occasion ? Et des parents craquants, débordés, ou pas forcément conscients, qui renverront marmaille au casse-pipe ? Dans quelles conditions ?

Je n’arrive pas à voir d’issue… j’attends donc les définitions de cette reprise progressive. Pour tous. Et de voir si la sécurité de chacun peut être garantie ou pas. Mais j’en doute fort. Et c’est ça qui m’inquiète.

Nous avons fini la soirée sur le dernier Ghostbuster… que j’ai trouvé ennuyeux au possible.

Odessa
  • Odessa

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