Jour 0
Lundi 16 mars
Premier jour d’enfermement avec les filles.
Comment notre vie a changé ?
Ces derniers jours, ces dernières semaines, tout s’est annulé au fur et à mesure.
– les anniversaires auxquels la petite était invitée (3 anniversaires en 2 week-ends).
– le sport de chaque membre de la famille
– les rendez-vous médicaux prévus dans les semaines à venir
– un concert le dimanche 15 mars
– les conférences universitaires de mon père
– la visite au musée avec l’école, avant sa fermeture
– le cinéma prévu avec la classe de la grande, le… 16 mars.
Avec la fermeture de l’école, c’est également annulation de la natation (et du diplôme prévu pour les CM2), annulation des activités du soir pour la grande.
Le seul truc qui ne s’est pas annulé et pour lequel je ne sais toujours pas si elle sera payée en chômage partiel, c’est le contrat de notre baby-sitter qu’on venait de recruter et qui est venue 2 semaines s’occuper des filles. Nous allons voir pour qu’elle puisse les avoir au téléphone et qu’elles pratiquent un peu l’anglais, même à distance… sans la faire venir pour autant, bien entendu.
Evidemment, tout ça est un moindre mal face à la santé de tous et face à l’angoisse de la maladie de mes proches. Tout me semble tellement dérisoire que la disparition de tout y compris des potentielles vacances à venir, ne me fait pas plus ciller que ça.
En fait, je suis dans la logique suivante : si on survit tous, on sera tellement contents de pouvoir profiter de tout ça “un jour”, en bonne santé, que franchement, le reste ? peu importe…
Il faut déjà qu’on survive. Et tous.
Donc… ce premier jour, j’avais eu la bonne idée de poser mon lundi matin car je devais accompagner la classe de ma grande au ciné.
Je l’ai laissé “posé” pour pouvoir m’organiser en famille sur l’Ecole à la Maison notamment.
Pour la Grande, ça commençait assez fort. En CM2, elle a ses petits rituels, ses horaires de récré et elle commençait à me faire tout le déroulé précis de comment ça devait se passer.
Je vous “rassure” elle a rapidement lâché l’affaire sur les horaires… et je dois lui rappeler de se remettre à ses “exercices” régulièrement (dès que je sens qu’elle s’ennuie en fait…).
Sa maîtresse avait bien prévu le coup et elle a de quoi faire. J’ai également pu lui proposer quelques exercices de maths du CNED qu’elle affectionne (Le Compte est bon).
Pour la petite de 6 ans en Grande Section, c’est une autre histoire. Je n’avais pas encore reçu de consignes du maître (qui les avait bien posté mais le blog de la classe a dû avoir quelques soucis). Elle a été mignonne mais assez désœuvrée et pas très volontaire sur les différents cahiers et activités que je lui proposais.
La “récré” initiée par sa soeur avait plus de succès. Mais elle a fini par faire quelques pages d’un cahier.
Et Papa dans tout ça ? Et bien en réunion/call de crise quasi 24/7 avec son boulot, on ne l’a pas beaucoup vu. Mais il a tout de même réussi à faire quelques pauses pour jouer avec les filles et ses apparitions étaient les bienvenues.
J’avais un coup de fil prévu avec la Directrice de l’école mais elle a dû le reporter au lendemain.
L’après-midi, j’ai “télétravaillé”. Je le mets entre guillemets parce que j’ai eu très peu de contacts avec mes collègues. J’ai quand même eu ma boss au téléphone. Et je me suis retrouvée à devoir faire un truc totalement autre que mon boulot (du fait de la situation actuelle où les autres salariés ne peuvent pas faire leur boulot pour X raisons) et ça m’a semblé tellement déplacé dans cette situation de fou que… voilà quoi.
J’ai aussi communiqué sur le blog des Représentants de Parents de l’Ecole.
Toute la journée, j’étais reliée aux forumers via Whatsapp et ça m’a fait beaucoup de bien. Car côté angoisse je me pose là. Et leur parler de ce qui me préoccupait m’a fait du bien. Ils m’ont calmée voire fait rire. Et ça a beaucoup aidé. On a aussi un peu stressé à cause des rumeurs et du confinement que tout le monde sentait venir.
Lundi soir, nous étions de nouveau devant notre poste de télé. Cette année, je ne pourrai pas dire que je paye la redevance pour rien. En effet, je n’aurai jamais autant regardé la télé publique que depuis cette épreuve… Le Président s’exprimait de nouveau pour dire que cette fois, les Français allaient devoir rester chez eux. Lui n’a pas utilisé le mot confinement. Mais à 22h c’est le Ministre de l’intérieur qui a explicité les clauses du contrat… et qui a bien fait comprendre que Confinement était le mot et qu’il faudrait montrer patte blanche pour sortir. Moi j’en avais mollement l’intention de toute façon. Que font tous ces gens dehors ?
Samedi après-midi, je pense avoir vu nos voisins quitter la ville.
Certains l’ont fait, pour rejoindre des lieux avec jardins, pour les enfants… moi je ne voulais pas m’éloigner de mes parents. Et Steven ne pouvait pas se rendre dans un endroit avec trop peu de réseau pour travailler durant cette crise. Le choix était donc fait. On restait et on n’allait pas risquer de contaminer un autre endroit de France…
Le mardi serait donc le jour 1 du confinement. 15 jours qu’ils disent… renouvelables. Je parie sur un minimum de 2 fois.
Affaire à suivre. Tant qu’on est là pour en parler.